Franch et Barth du collectif Ex Situ préparent une exposition itinérante qui fera escale chez tous les groupes dès le mois de mars, voici leurs temps de résidences avec la classe de CE2/CM1/CM2 de l’école Jean-Marie Autret à Plogonnec, puis à Ligne 21 raconté avec leurs mots :
Une semaine à Ligne 21, Plogonnec
Dimanche soir 24 janvier 2021 – Deux semaines ont passé depuis notre résidence à l’école Jean Marie Autret de Saint Albin et comme prévu nous sommes de retour, enfin ! Corinne et Emmanuel (Manu) nous accueillent à “Ligne 21” en sortant la billig, de quoi prendre des forces pour les jours à venir.
Lundi 25 janvier 2021 – C’est donc reparti pour 5 jours de travail durant lesquels nous focalisons notre énergie sur la finalisation du prototype de notre machine à écouter l’invisible. Mais ce n’est pas tout, nous comptons bien profiter de l’atelier et des conseils avisés de Manu pour construire une quinzaine de boites en bois qui seront destinées à recevoir l’électronique et l’informatique de nos petits dispositifs sonores. Manu revient en milieu de matinée chargé d’une multitude de petites pièces de bois découpées au laser. Ce sont nos futurs coffrets !
C’est en fin de matinée que nous retrouvons avec grand plaisir Sarah et ses élèves le temps de leur présenter nos avancés et projets de la semaine. Nous en profitons pour télécharger les données du prototype resté à l’école ces 15 derniers jours, ce qui nous permettra, après analyse, de mieux comprendre le comportement des capteurs, et du dispositif en général. Nous observons avec les enfants que les électrodes ont blessés la plante, une remarque importante qu’il va falloir prendre en compte.
De retour à Ligne 21, la première étape pour Barth et Manu consiste à poncer et teinter à l’encre de Chine les faces intérieures des futurs coffrets. L’opération n’est pas particulièrement délicate, mais elle prend du temps. Pendant ce temps, Fanch se concentre devant son écran d’ordinateur dans le but de brancher les différents éléments du nouveau prototype. L’après-midi passe très vite, mais les objectifs de la journée sont atteints : les pièces de bois sèchent à la chaleur du poêle de l’atelier et les différents capteurs envoient au serveur (cerveau informatique de notre œuvre) tout un tas de données qui seront ensuite interprétées de manière sonore.
Mardi 26 janvier 2021 – Manu et Barth s’en vont d’un pas motivé à l’atelier bois de la résidence d’artiste. L’encre de Chine a séché durant la nuit, la surface des petites pièces de bois révèle une couleur sombre, profonde et bien homogène, impeccable ! Il faut maintenant insérer les aimants (fermoirs) dans les interstices prévus à cet effet, et dans le bon sens s’il vous plaît, car en cas d’inversion des pôles les boites ne fermeront jamais. Les deux équipiers enchaînent sur le collage et l’ajustage des coffrets, une étape laborieuse, mais très satisfaisante puisqu’en quelques heures nous passons de la deuxième à la troisième dimension ! Fanch semble être dans sa propre dimension, il corrige le code des capteurs en fonction des données récupérées la veille à l’école. Il se joint aux ébénistes pour faire chauffer son fer à souder et assembler les différents capteurs du dispositif.
Mercredi 27 janvier 2021 – Intendante et cuisinière de talent, Corinne s’active en cuisine, et la maison embaume peu à peu d’une délicieuse odeur. Fanch en profite pleinement, il démêle ses câbles sur la table du salon et exécute d’innombrables allers-retours entre son ordinateur, la box internet et les ordinateurs miniatures du prototype. Une tache parsemée d’obstacles consistant à créer un réseau sans fil entre les différents modules de l’installation artistique et de s’assurer que tous se connectent automatiquement lors de l’allumage des modules. Barth et Manu sont toujours à l’atelier, pinceaux à la main, pour passer une, puis deux couches d’encre de Chine à l’extérieur des boites. 19H00 déjà ! Le réseau est en place, et Fanch rejoint ses acolytes à l’atelier pour passer une couche d’huile dure sur l’ensemble des boites, pour les protéger des taches d’humidité. 21H00, enfin sonne l’heure du dîner, et comme toujours c’est une surprise pleine de saveurs et de couleurs que nous partageons ensemble autour de la table en chêne.
Jeudi 28 janvier 2021 – Nos amis de C.A.C.T.U.S. nous rendent visite ce matin pour parler de l’exposition itinérante de nos œuvres dans la quinzaine d’établissements scolaires et associatifs prenant part à “l’Écume des vents” , ce sur une période d’environ deux mois. Cela suppose une certaine organisation qui est rendue possible grâce à l’énergie des bénévoles de l’association. Nolwenn et Cécile de TTT animent la réunion. Ça cause planning, logistique,organisation et médiation, des mots qui sonnent vraiment sérieux, mais qui avec tout ce beau monde, s’enveloppent de rires et de bonne humeur !
Retour au bricolage l’après-midi. Dans l’atelier ça sent la cire d’abeille, que Barth et Manu badigeonnent sur les boîtes pour leur offrir un aspect satiné. Fanch tente de régler un problème d’électronique, une histoire qui n’aboutira malheureusement pas ce soir. 19H30, nos amis de la compagnie “Entre Chien et Loup” débarquent ! Jean Christophe, Steve, Camille et Karine se joignent à nous pour cette fin de semaine. Les retrouvailles se prolongent autour d’une magnifique table préparée par Corinne qui chaque jour s’affaire à rendre notre séjour délicieusement gourmand.
Vendredi 29 janvier 2021 – Quoi ? Déjà la fin de semaine ! Il est donc temps de rendre une dernière visite à l’école de Saint Albin, avec Jean-Louis et Manu qui nous accompagnent pour présenter nos dernières avancées aux enfants. Le prototype n’est pas entièrement terminé, s’il a bien avancé, il reste encore à aménager l’électronique dans les coffrets. C’est une petite déception pour tout le monde, mais cela n’entache pas la bonne humeur des élèves. Merci encore pour votre accueil, nous repasserons vous voir ! L’après-midi la fatigue commence à se faire sentir, nous nous affairons à ranger l’atelier. À 16H30, quelques membres de TTT et de C.A.C.T.U.S. se retrouvent à Ligne 21 pour découvrir notre travail. Nous leur présentons une œuvre non aboutie, mais les éléments principaux de notre installation sont en état de marche, nous écoutons ensemble la lumière, le CO2, les particules organiques volatiles et les micros- variations électriques d’un jeune yucca.
S’il nous reste encore quelques défis à relever, cette résidence fut productive. Nous avons bien avancé et mettons un point d’honneur à terminer tout cela d’ici la fin du mois prochain. 🙂